Il y a dix ans les fabriques de briques le long de la route nationale 6 reliant Phnom Penh à Siem Reap étaient relativement peu nombreuses mais situées à quelques kilomètres de Phnom Penh. Aujourd’hui, beaucoup ont été contraintes de partir plus loin, à 20 ou 25 km de la ville, et souvent bien en retrait de la route. Les anciennes fabriques laissées à l’abandon sont ensuite rasées par les promoteurs immobiliers.
Les techniques ont également évolué : s’il existe encore de rares fabriques où tant la découpe de la terre que des briques se fait entièrement à la main (au fil plus précisément), les pelleteuses, machines et autres tapis roulants sont maintenant légion. Le travail n’en reste pas moins dur (et très mal payé, certains ouvriers couverts de dettes étant maintenus dans un état d'esclavage): à la chaleur insoutenable près des fours s’ajoute le poids des charges à soulever et la découpe du bois à l’aide de machines aussi bruyantes que polluantes. Les briques (et les tuiles) sont d’abord confectionnées puis transportées pour un premier séchage au soleil ou dans des hangars, avant d’être empilées dans les fours. Ces fours sont de deux types au Cambodge: longs de 100 m et assez étroits (vers Phnom Penh surtout) ou, selon une technique plus ancienne, en forme de dômes (à Battambang ou à Skun). La cuisson des briques dure environ 3 jours et consomme énormément de bois. Parce que le bois au Cambodge se fait rare et devient cher, certaines fabriques utilisent aussi depuis peu de grandes quantités d’enveloppes de grains de riz (les “glumelles”) qui dégagent une forte chaleur mais brûlent très vite.
Toute la vie des travailleurs et de leurs familles s’organise autour de ces fours et de montagnes d’argile et de bois. C’est un univers minéral et poussiéreux et le travail y est harassant mais les gens y sont accueillants et chaleureux.
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Ten years ago, the brick kilns on National Road 6 between Phnom Penh and Siem Reap were just a few but located close to the city of Phnom Penh. Today, many were forced to relocate further, at 20-25 km of Phnom Penh, and often at a distance from the main road. The abandoned old kilns are then destroyed by property developers.
The production methods also changed: where in some small production units the clay and the bricks are still cut by hand (with just a wire), mechanical diggers, machines and conveyor belts became standard equipments in larger sites. The labour remains harsh (and the labourers underpaid, some are so indebted that they are subject to enslavement until the reimbursement): in addition to the excruciating heat generated by the brick firing, there is the weight of the load lifted and the wood cutting process with machines that are as noisy as polluting. The bricks (and tiles) are produced then transported for drying in the sun or in hot sheds, before being piled up in the kilns themselves. There are two types of kilns in Cambodia: either 100m-long and narrow kilns (mainly around Phnom Penh and major cities), or, as in olden times, dome shaped kilns (around Battambang and Skun). The firing of the bricks lasts three days and consumes lots of wood. As the wood in Cambodia became progressively scarce and expensive, some factories recently started to use large quantities of rice husks as additional fuel, producing an intense heat but for a short time.
The entire life of the brick makers and their family revolves around the brick kilns, the clay hills and the wood piles. It is a dusty and mineral environment and the work is harsh but the people who live and work there are warm and welcoming.