Comme partout dans le monde mais surtout dans les pays en développement, l'arrivée des smartphones a permis à la majorité de la population cambodgienne d'avoir enfin accès à l'information et aux réseaux sociaux, pour le meilleur mais aussi pour le pire. Il a été particulièrement intéressant de suivre cette évolution au Cambodge où le smartphone a servi tant d'outil de mobilisation que d'opium du peuple. Alors que de mon côté, j'ai gardé mon téléphone Nokia 3310 pendant de très nombreuses années, de nombreux ouvriers, mécaniciens et chauffeurs de tuk-tuk possédaient déjà leur i-Phone neuf ou d'occasion... Là où, auparavant, les nombreux gardes de sécurité dormaient littéralement d'ennui, c'est moins le cas aujourd'hui puisqu'ils ont les yeux rivés sur leurs écrans en permanence ou presque. La pratique des selfies est également bien ancrée, spécialement lors des fêtes , des excursions et dans les pagodes. Même au volant, les gens ne peuvent se passer de leur joujou préféré, les boîtes de vitesse automatiques leur donnant l'illusion de pouvoir écrire, engager une conversation ou regarder une série en tenant leur smartphone dans une main tout en conduisant (bien lentement et dangereusement) de l'autre, parfois avec un bébé sur les genoux. Personne ne peut désormais s'en passer: enfants, jeunes, vieux, moines, riches et pauvres. Le smartphone est devenu un objet indispensable et irremplaçable dont on ne se sépare plus, une présence qui facilite ou donne l'illusion d'une vie sociale, qui paraît être l'extension voire le remplacement du cerveau de son propriétaire...
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As everywhere else in the world but especially in the developing countries, the arrival of the smartphones has allowed the majority of the Cambodian population to finally access information and social networks, for the best but also the worst. It has been particularly interesting to follow this evolution in Cambodia where the smartphone has been used as a tool to mobilise people but also as the opium of the people. As I still kept and used an old Nokia 3310 telephone for many years, many construction workers, mechanics and tuk-tuk drivers already had an i-Phone, new or second-hand. Where beforehand the numerous security guards literally slept out of boredom, it is less the case today as they have their eyes fixed on their screens on a nearly permanent basis. The practice of selfies is also widespread, especially during celebrations, short trips and in the pagodas. Even while driving, people cannot do without their favourite toy, the automatic gearboxes giving them the illusion to be able to write, have a video conversation or watch series, holding their smartphone in one hand and driving (very slowly yet dangerously) with the other, sometimes with a baby on their lap. Nobody can do without it anymore: children, youth, elderly, monks, rich and poor. The smartphone has become indispensable and irreplaceable, a permanent presence that facilitates or gives the illusion of a social life, that seems to have become the extension or even the replacement of its owner's brain...