Cette série de photographies s'est d'abord concentrée sur la vie des familles installées de part et d'autre des rails qui longeaient l'ancien Lac naturel de Boeng Kak à Phnom Penh. Le lac étant progressivement comblé par l'apport d'eau chargée en sable pour faire place aux grands projets d'un promoteur immobilier, les gens qui avaient leurs maisons sur pilotis ou en bordure du lac ont pour l'essentiel été évacués, parfois de force. Les premiers à en être victimes ont été ceux installés au sud du lac. La vie de ceux qui étaient installés sur le côté nord-ouest du lac, le long de la voie de chemin de fer à Tuol Kork s'est poursuivie tant bien que mal pendant quelque temps, beaucoup subsistant grâce à la vente de coquillages ou la collecte de déchets. Cependant, là aussi, le niveau d'eau augmentant sur la petite portion non recouverte du lac, les maisons des derniers irréductibles qui avaient refusé l'éviction jusqu'alors ont fini par être inondées, les forçant à partir, non sans fortes protestations. D'autres photographies ont aussi été prises le long d'autres voies ferrées à Phnom Penh et ailleurs dans le pays. On y retrouve des communautés assez démunies mais une belle entraide et solidarité et une vie presque villageoise, comme tout le monde se connaît.
* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
This series of photographs first focused on the life of families settled on both sides of the rail tracks that bordered the former natural lake of Boeng Kak in Phnom Penh. The lake being progressively filled with sand to give room to large projects of a big real estate company, people who lived in their stilted houses on the lake or along its shores have been evicted for the most part, sometimes with the use of force. The first victims of eviction were located on the southern and eastern parts of the lake as those areas were filled first. The life of those living on the northwest side of the lake, along the rail tracks (on Tuol Kork's side) continued for some time with difficulties, many surviving by selling spicy shells or by collecting and sorting garbage. However, even there, the water level rising on the remaining portion of the lake that was still not filled in, the houses of those who had refused and opposed the eviction until then ended up being flooded, forcing the inhabitants to abandon their home, not without strong protests. Other photographs were taken along other rail tracks in Phnom Penh and elsewhere in the country. People living along the railways belong to communities usually under-privileged but within which solidarity and mutual aid prevail, similarly to villages where everybody knows each other.